À Ndiaffate Sérère, dans le département de Kaolack, les habitants s’insurgent contre les pratiques du maire Aïssatou Ndiaye, accusée d’avoir loti 152 hectares de terres agricoles sans consultation. Un collectif local dénonce une gestion opaque et appelle à une intervention urgente des autorités pour éviter un désastre social et économique.
Le village de Ndiaffate Sérère est en ébullition. Depuis plusieurs mois, la mairie, dirigée par Aïssatou Ndiaye, est accusée de spoliation foncière massive. Selon les populations locales, 152 hectares de terres agricoles, indispensables pour l’agriculture et l’élevage, ont été lotis et, dans certains cas, vendus sans aucun respect des procédures légales.
Laïty Séne, membre du conseil municipal et habitant de Ndiaffate Sérère, exprime sa colère : « Ces terres sont notre seule source de revenus. Le maire a pris tous nos champs, sauf ceux de son grand-père. Si les autorités ne réagissent pas, nous serons ruinés.
Pour la population, les conséquences sont déjà visibles : l’espace pour cultiver et élever le bétail se réduit considérablement, menaçant la survie économique de centaines de familles.
Face à cette situation, un collectif pour la défense des intérêts de Ndiaffate, dirigé par Omar Sarr, a été formé. Lors d’un point de presse organisé récemment, M. Sarr a dénoncé les pratiques des autorités municipales : « Avant tout lotissement, il faut consulter la population. Ici, rien de tout cela n’a été fait. La mairie agit seule, attribuant les terres à des proches ou à des militants, souvent sans acte légal. »
Le collectif pointe du doigt les zones stratégiques comme Koutal Sérère et Ndiaffate Escales, où les terres ont été morcelées et vendues, empêchant les paysans de continuer leurs activités agricoles
Parmi les faits dénoncés, le maire est accusé d’avoir réattribué des terres déjà vendues, parfois à des militants politiques. « Elle morcelle et vend les terres pour ses propres intérêts. Même des zones déjà attribuées sont revendues ou récupérées à des fins personnelles », affirme Omar Sarr.
La zone dite « Isra », autrefois dédiée à l’agriculture, n’a pas été épargnée. Le collectif déplore que ces terres, essentielles pour la survie des familles locales, soient aujourd’hui transformées en terrains à bâtir.
Les habitants de Ndiaffate appellent les autorités nationales à réagir rapidement pour mettre fin à cette situation. Dans un contexte où le gouvernement prône la relance agricole, ils estiment que de telles pratiques vont à l’encontre des objectifs nationaux.
« Nous ne voulons pas que cette situation dégénère, mais si rien n’est fait, nous n’aurons plus d’autre choix que de manifester. Il est temps que justice soit faite », conclut Laïty Séne.
Alors que le climat social se tend à Ndiaffate, cette affaire illustre une problématique récurrente dans plusieurs communes rurales du Sénégal : la gestion foncière reste une bombe à retardement qui pourrait menacer la stabilité de nombreuses communautés.