Lors d’un point de presse tenu ce samedi 19 juillet 2025 à Dakar, le collectif des ex-détenus et victimes du régime de l’ancien président Macky Sall a dénoncé les lenteurs judiciaires, le manque de prise en charge médicale et l’indifférence des autorités sanitaires. Ils annoncent une grande marche pacifique pour le 25 juillet prochain
Réunis à l’unité 11 des Parcelles Assainies, les membres du Rassemblement des ex-détenus et des victimes de PASTEF, accompagnés de mères de victimes, ont partagé leurs douleurs, frustrations et attentes. Oustaz Koutta, président du collectif, n’a pas mâché ses mots.
« On ne peut pas demander à une mère de faire preuve de courage alors que son fils a été tué. On ne peut pas rester silencieux quand des jeunes sont devenus handicapés à vie. »
Le collectif accuse la justice sénégalaise d’inaction dans le traitement des dossiers liés aux répressions de 2021 à 2024.
« Certains ont été torturés, battus, emprisonnés sans jugement. Nous demandons que toutes les personnes impliquées dans ces abus répondent de leurs actes devant la justice », martèle Oustaz Koutta.
Ils appellent directement le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et son Premier ministre, Ousmane Sonko, à intervenir pour accélérer les procédures.
Outre la justice, c’est le ministère de la Santé qui est pointé du doigt pour son inaction. D’après Oustaz Koutta, plusieurs victimes, dont lui-même, attendent depuis quatre à cinq mois que leurs dossiers médicaux soient validés pour accéder à des soins spécialisés.
« J’ai vu un homme venir vers moi pour me montrer ses parties intimes abîmées par la torture. D’autres comme Alioune Diop ont eu des os brisés. Leurs dossiers sont au ministère, mais rien ne bouge », déplore-t-il
Face à ce qu’ils qualifient de « mépris de la souffrance humaine », les membres du collectif organiseront une grande marche pacifique le vendredi 25 juillet 2025 à Dakar.
Le départ est prévu à 15h depuis la place de la Nation (ex-Obélisque) jusqu’au siège de la RTS1 à Colobane.
« Nous appelons tous les ex-détenus, victimes, familles de victimes, citoyens épris de justice et médias à nous rejoindre pour faire entendre notre voix », conclut le président du collectif.
Ce point de presse marque une étape importante dans la quête de justice des victimes du régime passé. Entre lenteurs administratives et urgences médicales ignorées, ils refusent d’être les oubliés de l’histoire.