Avec un taux de réussite régional de seulement 31 %, la région de Kaolack s’effondre au classement national. Le SELS/A, par le biais de son représentant, tire la sonnette d’alarme et appelle à une refondation urgente du système éducatif.
L’école sénégalaise traverse une zone de turbulence. Les résultats de l’année 2025, marqués par un taux de réussite national de 42,34 % au baccalauréat, confirment une tendance inquiétante. Plus préoccupant encore : la région de Kaolack chute à la 15e place sur 16, avec un taux régional de seulement 31 %. Un signal fort que le Syndicat des enseignants libres du Sénégal/Authentique (SELS/A) ne prend pas à la légère.
Pour Babacar Kébé, secrétaire général régional du SELS/A à Kaolack, la crise de l’école est systémique et multiforme :« Il ne s’agit pas de pointer du doigt un seul acteur, mais d’assumer collectivement nos responsabilités. Tous les niveaux doivent être passés au crible. »
Il identifie cinq niveaux d’analyse nécessaires :
Le niveau institutionnel (État, ministère de l’Éducation nationale)
Le niveau opérationnel (inspecteurs, enseignants)
Le niveau communautaire (parents d’élèves, autorités territoriales Et l’environnement socio-culturel (médias, réseaux sociaux, pratiques sociales)
L’essor incontrôlé des écoles privées et la participation parfois désorganisée d’enseignants du public dans ces établissements aggravent les disparités.
« Ces mutations non encadrées, cette dérive silencieuse de notre système, menacent la mission même de l’école publique », alerte M. Kébé.
Reprenant les mots du philosophe John Dewey – « Il n’y a pas de développement sans éducation » – le SG du SELS/A rappelle que l’enfant doit être replacé au cœur des priorités éducatives :
« Il faut le préserver de toute forme d’errance, le protéger, mais aussi le ramener vers nos valeurs, nos normes, nos repères. »
Face à cette crise, le SELS/A appelle à une concertation nationale urgente. L’objectif : réunir tous les acteurs de la chaîne éducative pour penser une réforme profonde, structurée et durable.