Le président des exportateurs de métal du Sénégal brise le silence sur une affaire qu’il qualifie d’ »injustice flagrante ». Lors d’un point de presse tenu ce mardi, Serigne Momath Sokhna a dénoncé avec fermeté la saisie de plusieurs biens qui, selon lui, ne lui appartiennent pas et dont la légitimité des opérations reste discutable.
« Je n’ai jamais vu une chose pareille dans notre pays », s’indigne-t-il.
Selon Mr sokhna la semaine dernière, l’ huissier de justice , accompagné d’un commissaire priseur et d’éléments de la gendarmerie, a saisi chez lui une voiture Hyundai offerte par le Crédit Mutuel du Sénégal, ainsi qu’une machine décortiqueuse appartenant à l’un de ses partenaires sis à Touba.
« S’ils veulent saisir, qu’ils prennent mes biens, pas ceux d’autrui », s’indigne-t-il.
Ce n’est pas la première fois que l’homme d’affaires est confronté à une telle situation. En mai dernier, 25 millions de francs CFA qui lui avaient été confiés par un partenaire avaient été saisis. Il affirme avoir eu gain de cause au tribunal, où l’affaire était défendue par l’avocat toujours impliqué dans le dossier actuel.
Selon Serigne Momath Sokhna, la procédure initiée par l’huissier est entachée d’irrégularités, notamment un constat effectué dans son magasin fermé sans sa présence, en 2023.
« Ce n’est pas un constat valide. C’est une violation de mes droits », soutient-il.
Il interpelle le procureur de la République, le président du tribunal de Kaolack, ainsi que le ministre de la Justice, les appelant à mettre fin à ce qu’il qualifie de « harcèlement juridique orchestré » par une entreprise du nom de LBS.
« Cette société, dirigée par Sophiatou, a pris ma licence, exporté plus de 500 millions de marchandises à mon insu et sans aucun registre de commerce. C’est de l’escroquerie organisée », accuse-t-il.
Un soutien de taille s’est exprimé lors de cette rencontre : Souleye Niass, habitant de Latmingué et proche de Serigne Momath Sokhna, a tenu à témoigner de son intégrité et de son engagement envers les populations.
« Il a amené ici des partenaires pour installer des machines qui profitent chaque jour aux familles locales. Ces équipements n’auraient jamais dû être saisis », déclare-t-il.
La tension monte à latmingué dans la région de Kaolack, et les regards sont désormais tournés vers la justice sénégalaise, appelée à trancher dans une affaire où l’enjeu dépasse le simple différend privé pour soulever des questions de droit, de transparence et de responsabilité institutionnelle.